Amélie s’est entretenue avec Rachel Chevalier-Richard, propriétaire du Café Lézard depuis 1 an, mais gérante pendant 16 ans auparavant. D’ailleurs, elle a travaillé sur le tout premier chiffre du Lézard !
Quelle est l’histoire du Lézard ?
Rosemont, c’était pas chic il y a 16 ou 17 ans. Ce qui nous entourait, ce n’était que des «pound shops» et des Dollarama. Il y avait une boutique de bagels en face… Il y avait rien. Danielle (la propriétaire d’origine) était sur un trip, sortait d’un monde très corpo, très business. Elle s’est alliée avec un ami, Jean-Marc, qui était un restaurateur depuis 30 ans.
Et pourquoi le «Lézard» ?
Danielle avait choisi ça parce qu’on venait «lézarder» ici. C’est un très grand local. Des restos de 80 places où il y a de la place pour chiller pendant 5 heures, sans qu’il y ait de pression, sans qu’on t’amène la facture sur la table, il n’y en a pas beaucoup. Je pourrais changer le nom, mais je ne peux pas ! Ça fait trop longtemps, c’est trop établi. Il y a des gens que je sers depuis 15 ans. Déjà d’avoir changé la couleur des murs, la couleur du plafond, ça a fait un petit séisme dans Rosemont.
Quelles sont les valeurs du Café Lézard ?
D’être tissés serrés, d’être près du monde. On voit nos clients tous les jours, toutes les semaines. Il y a des dames qui viennent tous les mercredis après le gym pour manger leur salade de chèvre. Tout le monde a son rituel au Café Lézard. Il y a des artistes qui écrivent toute leur vie. Il y a plein de têtes artistes ici, il y a des travailleurs autonomes…
La clientèle est hétérogène ?
Je ne pense pas qu’il y ait de clientèle plus hétérogène qu’ici ! Ça n’a aucun sens ! Et tant mieux, c’est vraiment la clé de notre réussite. Autant il y a des mamies qui viennent l’après-midi prendre leur americano, parce qu’elles voulaient un café filtre mais c’est pas ça qu’elles ont eu mais on les éduque là, autant qu’il y a du monde qui veulent boire du gros vin.
Un incontournable sur le menu ?
La salade de chèvre chaud. Il n’y a rien à faire. C’est vraiment une superbe salade. Après ça, les burritos sont super bons, il y a des gens qui viennent ici et qui n’ont jamais commandé autre chose que des burritos. La soupe à l’oignon est à se jeter à terre.
Ton breuvage café préféré ?
Je bois de l’espresso, noir. Je bois mon allongé «demi», et mes amis rient de moi ! Mais quand je suis folle, disons, je prends un cortado.
Ton meilleur moment pour l’apprécier ?
Je n’ai pas de dépendance au café, dans la vie. Je ne bois pas de café le matin, le café pour moi c’est un plaisir gustatif, et non sensitif. Alors c’est quand je finis mon repas. Quand je prends mon café ça veut que je ne bois plus de vin. C’est vraiment pour terminer quelque chose.
Es-tu plus Facebook ou Instagram ?
Je suis plus Facebook, mais la vie fait en sorte que je suis obligée d’être Instagram. Ça m’énarve ! Je ne dirais pas que je trouve ça superflu, mais moi je suis de la génération qui a commencé avec Facebook. Par contre, toute l’identité visuelle ici est en travail. Ça prend du temps et de la volonté !
As-tu réalisé ton plus grand rêve est achetant le Lézard ?
Je ne sais pas… C’est une bonne question ! Ç’a été tellement impromptu. J’ai tout le temps été dans la restauration, puis à Montréal c’est devenu le free for all, n’importe qui ouvrait n’importe quoi avec toutes sortes d’expériences… Je n’aurais pas acheté de resto si ça n’avait pas été du Lézard. Oui, c’est un rêve, mais c’est peut-être pas mon dernier. Mais là, je vis avec, je le prends, et j’en fais ce que j’ai envie. C’est surtout ça : d’être fière, contente de mon resto.
Comment décrirais-tu l’ambiance au Lézard en quelques mots ?
Les gens ici sont chez soi. Alors ça dépend juste de comment les gens se sentent. On s’adapte tout le temps à tout le monde. Autant il peut y avoir du classique qui joue, il y a des bands jazz live les vendredi-samedi-dimanche soirs. Il y a tellement de possibilités d’ambiance ici : parfois, il n’y a pas un son dans la salle parce que les gens travaillent. D’autres fois, c’est le party, ça boit des bulles, c’est le fun.
Des projets imminents ?
On parle peut-être de refaire la cuisine. On a deux poêles dans la cuisine, c’est tout ce qu’on a. Et derrière le comptoir, on a un micro-ondes, une salamandre et un gril à panini. On fait des miracles avec si peu d’équipement ! Ça ne veut pas dire qu’on va faire des bavettes la semaine prochaine, mais c’est un but qu’on avait pour deux, trois ans. Ça s’en vient. On voudrait aussi agrandir un peu l’Espace de bar pour notre staff. On a de bons problèmes !
Partager:
Notre top 5 des meilleurs cafés à Ottawa
Notre visite au Host Milano 2017